Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

défi du samedi - Page 2

  • piano, las ?

    Mol éclat pâlissant de l'harmonie finale
    précédant le salut d'enthousiastes bravi
    du tragique destin de la note investi
    est tombé le dernier accord professoral

    Le silence ne tient qu'au repos de son geste
    C'est, le poignet cassé au-dessus du piano
    qu'en l'artiste peine est contenu le tempo
    destiné à se rendre à l'heure et tout le reste

    Voilà, c'est fait ! Ça claque ! Et tout est consommé...
    Bien fini le miracle, en scène et dans la fosse
    L'humilité ployée, l'échine blanc de Causse
    elle offre le spectacle attendu des comblés

    Mais de cet oratoire elle n'est pas la dupe
    Le clavier blanc et noir lui est plus authentique
    Même la partition liée à sa métrique
    aurait quelque leçon à prendre de sa jupe

    Car elle a tout donné aux sévères mesures
    de sa chair insatiable et de son feu nourri
    pour traduire l'élan méconnu de Satie
    en intime défi jeté à l'Aventure

    « Oh, Rideau, ferme-toi et allons nous coucher
    mon dos cassé, mes doigts, ma parure d'un soir
    qu'il me faut parader sur les vastes trottoirs
    où je n'aurai pas l'heur d'un rire énamouré »

    Tous les rideaux tirés sur ses piètres fenêtres
    toute porte fermée sur son enfermement
    la pianiste recluse en son appartement
    s'offre le seul secret pour quoi vibre son être

    « Je t'aime. Tu le sais, Maudite Confidence !
    Tu me veux. Tu m'auras. Vois, mes doigts te parcourent
    mon tyran sans pareil et sans égal amour
    Instrument de la joie de ma Chère Évidence ! »

    C'est l'hiver à nouveau plein de sombres accords
    Nulle oreille, nul œil et pour aucun partage...
    Enfin seule avec l'Art et son brut apanage
    à jouter le défi quotidien sans effort

    Elle attaque
    une sincérité libertaire et foutraque : Dvořák !

     

    pianiste du samedi

    tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi

  • Râ, lonely

    Voici l'heure à nouveau des histoires sans fin
    des histoires sans cou, des histoires sans main
    sur le cours de leur vie petitement notable
    pour n'y jamais chercher de trésor véritable
    et ça va, sous mon nez, par les rues

    Oh, c'est trop de fatigue (y porter intérêt)
    puisque c'est tout pareil (gavade et satiété)
    et que j'ai du sommeil à solder en passif
    et rien qui ne m'éveille un œil compréhensif
    Allez, c'est le ballet bien connu

    Y aura-t-il un pas, hésitant quelque peu ?
    Une lumière neuve à l'ourlet d'un cheveu ?
    Bon, quoi ! quelque spectacle, incongru et futile
    qui me semble sincère, amène et indocile
    que j'en aie, s'il-vous-plaît, de l'amour ?

    Embellie, ton secret ignore mes sarcasmes
    Je ne sais où donner de l'or ni du fantasme
    Ah, voici ma sœurette en nuisette étoilée
    qui va tourner la tête à des énamourés
    liant leurs vanités, pour Toujours

    Une valise, tiens ? Au milieu de la foule !
    Seule, en ce va-et-vient qui peste, qui roucoule
    elle baille aux corneilles, répand ses effets
    Adieu morne sommeil; je suis tout intrigué
    et de l'âme, et du cœur, et alors !

    Ruée dans l'escalier, bousculade à l'aveugle
    en dépit du cheptel qui s'insurge, qui beugle
    Je déploie mes rayons pour nettoyer la place
    sans prêter attention à qui jure ou menace
    à genou, devant Toi, mon trésor

    Ici et maintenant, l'univers à m'épier
    je fouille à pleines mains ton linge familier
    comme une peau chérie, fragile et lumineuse,
    au supplice odorant, à la lie délicieuse
    je tremble, je défaille et jubile

    Savourer ce plaisir parmi tous ces mortels
    après avoir usé tout le pain, tout le sel
    à me crever les yeux derrière tes ris d'eau
    ça valait donc le coup d'être épinglé là-haut
    chaque jour, sur la toile infertile

    Mon bel insaisissable et fabuleux trésor
    que j'ai tant admiré arrimé au dehors
    dont j'ai tant désiré la souplesse indolente
    à qui j'ai consacré tant de fébrile attente
    c'est fini, mon métier de lampiste

    Et, quoi que tu aies dû sacrifier - je le vois !
    à ce monde imbécile, aux éphémères lois
    de ton séjour ici, je garde témoignage
    Ondine, mon amour, à nouveau seule et sage
    en serai le gardien fétichiste

    valdingue

    tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi Du Samedi et un Impromptu Littéraire (du dimanche) - tiki#179

    Précédents Impromptus, en exclu sur leur site tiki#177 et tiki#178

  • L’Enfant-Sage

    Ecoulé de la nuit aqueuse, orange et douce
    où tu suçais ton pouce à l'abri des regards
    te rêvais-tu déjà sage et humble vieillard
    choyant de ton jardin les arbres et les pousses ?

    Nourri de floralies sanguines et charnelles
    encore ivre du miel de ton premier séjour
    tu t'offres comme un fruit gorgé de bel amour
    dont tu tiens fermement le fanal éternel

    Feras-tu basculer le monde sur ses bases
    par cette vive extase où tu nous as plongés ?
    Soyeuse pandémie, ton cri de nouveau-né
    saura-t-il inspirer de symphoniques jazz ?

    Avec toi rejaillit des forces oubliées
    cette vitalité que renferment les pierres
    la valse des marées, les orgues du désert
    et le puissant mystère agitant les sommets

    Ni la peur, ni la mort ne te sont étrangères
    mais volent, papillons aux frêles coloris
    que le simple revers de ta main sans souci
    égayera, nuées aux reflets parcellaires

    Tu es, possiblement, le prochain bâtisseur
    du Rêve confondant l'esprit et la nature
    s'y fera d'aujourd'hui la nouvelle aventure
    dans un règne de joie, d'amour et de bonheur

    S'il se peut que ton nom soit la somme de tous
    (ceux qui furent gâchés, ceux qui furent meurtris)
    le premier qui l'entende ait aussitôt compris
    qu'enfin raison prévaut que signe ta frimousse

    Aucune fée sur toi, ni prodige, ni sort
    que l'ample densité de ton pas sur la terre
    que la mélodie née du souffle salutaire
    à quoi se rallieront les vents de tous les bords

    Garant d'aucun autel, sans maître sur le dos
    pour la légèreté d'être sans avantage
    l'ombre de la sagesse étalant son partage
    et de rive en rivage apaisant l'air et l'eau

    Défi du samediEnfant, vois comme dort à tes pieds le futur
    aussi timidement que ton sourire aux anges
    retourne au vieux Chaos ses pelures d'orange
    avant d'y ajouter son carré de vert pur

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi Du Samedi dédié à cette image

  • À fleur, le temps

    Le temps, c'est du vent, mais la pierre ?...

    J'étais là, pour ma promenade
    - un jeu pas loin de la parade;
    au front logé quelque mystère
    accaparé par l'atmosphère

    J'observais dans mon entourage
    les bâtiments plus ou moins vieux
    au mitoiement pas très heureux
    mais dont je tirais avantage

    Et puis, j'ai regardé mes pieds
    À l'endroit où je m'arrêtai
    je découvris cette insolence :
    la nature et sa résistance !

    D'entre les pavés jaillissait
    une banale touffe d'herbe
    (pas de quoi en faire une gerbe,
     mais assez pour m'interpeler)

    Pour ajouter à ma surprise
    le hasard jeta sur le sol
    quelques vestiges de corolle
    soufflés par l'automnale bise

    Je révisais mon jugement :
    le temps ne donne pas mesure
    par nos œuvres d'investiture
    mais son naturel évident

    Je finis donc ma promenade
    sans jamais plus lever le nez
    mais à surveiller qu'à mes pieds
    ne se trouvât quelque boutade

    Depuis, je ne vois dans la pierre
    qu'une cynique et vaine injure
    à ce que peut faire nature
    sans prétendre à quelque carrière

    Demeure le temps, son passage
    Y cherche quel est mon courage.

    pour un Défi Du Samedi

    À fleur, le temps

     

  • Et l'effet m'aime

    Les gens d'ici vous le diront pas
    Que c'est chose que l'on garde, à taire
    La paupière alourdie de mystère
    l'instant d'après, vous planteront là

    Faut juste savoir comment ça vient
    Qu'il y a qu'à être disposé pour
    Comm' qui dirait un peu comm' l'amour
    Suffit pour ça d'y mettre du sien

    Mort ou vivant, c'est pas la question
    Que ça c'est bien des trucs de la ville !
    Qui n'a jamais tendu la sébile
    peut pas distinguer le bien du bon

    Magie se touche du bout du rêve
    Que s'en est difficile à savoir
    qui rêve l'autre dans le grimoire
    d'où nous lisons sur les genoux d'Ève

    Léi deds
    Fu del
    Mia
    Magio

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    >>> lire la suite sur le Défi du samedi

    Défi du samedi n°191